On parlait souvent du problème de l’adoption avec un côté colonialisme. Voir la publication
J’avais répondu la chose suivante «C’est surtout qu’en France l’adoption est trop longue et compliquée…. A l’étranger c’est souvent plus simple … Et les gens ont l’impression d’être des bons samaritains en allant dans des pays lointains chercher des enfants dans des orphelinats»
Quand on est adopté on a souvent l’impression de devoir sans cesse faire ses preuves et devoir mériter notre bonheur. Avoir une couleur différente rajoute un poids en plus. Nous sommes sans cesse dans la surcompensation pour mériter de porter ce nom d’adoption, pour se fondre dans la famille. Beaucoup de personnes ayant été adoptée le savent et l’avoue « Je dois faire plus».
Finalement, il y a surtout sous ce besoin de compensation le vestige d’une blessure, celle de l’abandon, celle du manque d’amour. Ce n’est pas parce que l’on reçoit de l’amour que l’on comble une blessure ancienne. Souvent on a besoin de réparer ces choses pour pouvoir accepter pleinement l’amour que l’on reçoit.

Il y a souvent une quête de l’inconnue qui arrive à l’âge adulte ou au début de l’adolescence, car l’adopté a besoin de comprendre pourquoi il a été abandonné. Il a besoin de mettre un visage sur ces personnes qui ne l’on pas aimé suffisamment pour le garder. Mais il s’est avéré que beaucoup de mères qui ont abandonné leur enfant l’on fait par amour, elles savaient qu’elles ne pourraient pas lui offrir tout ce qu’un enfant a besoin… Pourtant le nombre de mères célibataires augmente d’année en année et un enfant a besoin d’une seule chose d’amour, chose qui n’est pas matériel en soi, le reste vient après. Une expérience du psychologue du développement Harry Harlow sur des mères primates le prouve, la force du besoin d’amour est plus fort que le besoin matériel.

En conclusion adopter un enfant trop différent c’est devoir lui offrir quelque chose de plus que nos besoins de victoire sur la société. Lui montrer qu’il a sa place en tant qu’individu, en tant qu’être à part et essentiel dans la famille d’adoption. Lui montrer qu’il n’a rien à prouver et qu’il est l’enfant désiré pour ce qu’il est en lui-même et non pour répondre à un besoin de sauver le monde. Adopter un enfant de couleur n’est pas utile si c’est pour pouvoir dire au monde « Regardez comme on est courageux »