Nous sommes un jour férié et donc vous avez le droit à deux articles aujourd’hui
coucou toi, saches que beaucoup te dirons être de tout coeur avec toi, mais avec le temps tu te sentiras un peu seule. Mais saches que je comprends un peu le sentiment de perdre son papa. Je te dirai pas les mots bateaux des condoléances car je sais qu’on ne tient jamais les promesses qui vont avec. Non je ne veux pas te mentir, j’ai beau connaitre le refrain du «Nous sommes de tout coeur avec toi, si tu as besoin de quoi que ce soit…n’hésite pas»
Anatomie du manque
Si vous êtes fans de How I Met Your Mother, vous avez surement un vague souvenir de la scène où Marshall craque dans les bras de sa femme.
«Mon père me manque, tu sais, il me manque à un point c’est dingue… Quand j’étais gosse on roulait tard la nuit, je n’avais pas peur car j’étais en sécurité avec lui. Pour moi c’était un super héros car il pouvait voir la route dans l’obscurité. Et aujourd’hui il n’est plus là et je suis plongé dans l’obscurité. Je ne vois plus où je vais. Je suis plongé dans le noir»
Dans la réalité c’est plus ou moins similaire voir un peu plus difficile. Ce qui fait mal aux gens qui ont perdu un être cher, ce n’est pas forcément l’idée de ne plus jamais revoir cette personne, mais le fait que peu à peu tout ce qui faisait cette personne disparaisse progressivement: son parfum, son odeur, le son de sa voix, l’écho de sa présence, ses impatiences, les disputes, les mots doux, les querelles… Ce qui ébranle le plus, ce sont les non-dits. Ces choses qu’on a gardé pour soi, en se disant qu’on le dira plus tard. Du coup on regrette, on a peur, on explose. Puis un jour tout cela s’évapore. On se sent mieux de nouveaux, on redécouvre la vie, le sourire nous regagne… Mais il reste toujours un peu de cette personne dans un coin de l’univers, comme si l’étendu du mystère de la vie retrouvait un sens dans ce cycle éternel. Telle une madeleine de Proust, certaines choses nous replongeront un jour dans ces souvenirs apaisants qui, il y a si peu de temps nous faisaient pleurer de tristesse.
Finalement quand le voile se dissipe et que flotte le souvenir d’une présence, on a beaucoup plus mal de ce qu’on n’osait pas dire que de ce qu’on ne dira plus. Ce qu’on faisait reste dans un coin de nostalgie, alors que ce qu’on remettait à demain devient une sorte de rêve ou de course aux remords. Du coup j’écris des lettres à l’absence…
A toi l’absent :
Lundi ça fera 10 ans. J’avais oublié. Ce sera un jour comme les autres. Finalement plus le temps passe et moins on y fait attention. On n’a pas vraiment le choix. Sinon on continue à se morfondre et on finit usé par les larmes. Évidemment les gens s’en foutent. Certains te disent qu’ils comprennent, d’autres que l’eau a coulé sous les ponts. A vrai dire qu’est-ce que tu veux que je fasse? Que je sois pathétique, que je sois orgueilleux ou simplement que je pleure encore. Sincèrement, y a des lustres que je ne pleure plus. Pleurer est comme une sorte de réaction purement fonctionnelle et l’émotion elle est déconnectée.
Tu sais ce n’est pas parce que j’ai cessé de pleurer que j’ai cessé de t’aimer. Je pense que les années ont passé, que je m’y suis habitué. On s’habitue à tout. C’est magnifique comment le cœur est capable de grandes choses. A vrai dire, je pense que parler à un mur ou une feuille de journal ça fait vraiment démodé. Puis tu veux que dise ça à qui? A un Psy? Un curé? A Une tombe? Tu sais, j’ai déjà du mal à parler sérieusement d’amour ou de regret… Alors parler à quelqu’un d’absent, c’est comme croire que le père noël existe à 26 ans. Du coup, je vais faire ce que je sais faire le mieux, me lever le matin, puis rire, parler de demain avec les gens que j’aime. Je pense que c’est ça le mieux. Vivre au présent, vivre autrement…
Les étapes du deuil
Peut-être qu’un jour tu te diras que tu n’as pas su courir assez vite, mais en réalité la vie est remplie de choses non expliquées. Certaines personnes font le choix de cesser d’exister, ou bien c’est le destin, la nature ou la vieillesse…. Dans tes heures sombres tu te murmures « c’est ma faute? » Mais c’est normal ce sont les phases du deuil.
Etape 1 – Le Choc :
Etape 2 – Le Déni :
Etape 3 – La colère et le marchandage :
Etape 4 – La tristesse :
Etape 5 – La résignation :
Étape 6 – L’acceptation :
Etape 7 – La reconstruction :
Durant ces étapes tu deviendras plus fort, même si sur le moment tu penseras être une loque humaine, même si tu finiras par dire ou croire en des rites étranges. Tu finiras par devenir plus fort.
Mais un seul mot à bannir de ton esprit « coupable »
Saches que même si tu penses que tu n’as pas sprinté assez vite, l’essentiel ce sont ces bons moments passés. Tu peux seulement te dire une chose qui est vrai, un jour tu as eu la chance que le loto de l’univers t’a donné l’occasion de rencontrer cette personne. Et ça c’est comme un biscuit qu’on trempe dans le chocolat. C’est unique. Sache que l’importance ce n’est pas forcément d’avoir le contrôle mais d’avoir vécu des moments heureux et aussi d’avoir pu connaître quelqu’un.
La boite à liens
Qu’il m’a fallu la peur
Pour être rassuré
Que j’ai connu la douleur
Avant d’être consolé
Qu’il m’a fallu les pleurs
Pour ne plus rien cacher
Que j’ai connu la rancœur
Bien avant d’être apaisé
(Beau Malheur – texte de Yann GUILLON)
Voici une sélection de livres que j’ai lu, qui m’ont souvent permis de réfléchir autour du sujet:
- Maintenant qu’il fait tout le nuit sur toi X
- Sur le chagrin et sur le deuil X
- Vivre le deuil au jour le jour X
- Sortir du deuil X
- Leçon de vie X
- Faire son deuil, parcours en 9 étapes X
- Vivre après ta mort X
- Comment guérir un coeur en deuil X
- Que sais-je – Le Deuil X
J’aurai pu mettre d’autres ouvrages comme ceux de Freud, mais j’ai préféré ne mettre que ceux que j’ai parcouru et lu au moins deux fois. Le Que sais-je est assez bien écrit, c’est un ouvrage du PUF, assez accessible si on a déjà quelque notion en psychopathologie et en psychanalyse. Chaque X vous mènera au lien pour avoir plus d’infos sur le livre. Sortir du deuil est un très beau livre.La vie est faite de changements et de pertes de tous ordres dont nous devons faire le deuil: décès, rupture amoureuse, licenciement ou retraite, exil, déménagement… Souvent, nous n’avons ni l’énergie, ni la liberté d’esprit, ni le savoir-faire pour prendre des décisions positives. Nous passons alors notre temps à « ruminer ». Surmonter son chagrin et réapprendre à vivre, retrouver une paix intérieure, une sérénité, donner un autre sens à sa vie. A lire ou à offrir (mais avec tact)
Les deux clips cités sont :
Je ne sais absolument pas quoi te dire. A part que tu es une personne trés forte et très réflechis. Je ressents chaque mot de ton article. C’est comme si que tu te parlais à toi même. On en ressent toute l’émotion. Et tu as bien raison dans tout ce que tu cites. Les grandes batailles (souvent silencieuses et dans nos têtes) se mènent seuls. C’est très triste mais c’est comme ça. En tout cas je ne regrette pas de t’avoir lu. Merci beaucoup ❤️. Un gros bisou à toi 😍 😘
meric 🙂
Mais je t’en prie voyons 😍 💚.