Faut-il taire sa chance ? Entre superstition, modestie et loi de l’attraction

La chance, ce souffle doux qui nous surprend et nous élève, est souvent accueillie avec gratitude. Mais faut-il pour autant l’exposer au grand jour ? Nombreuses sont les traditions, croyances populaires et philosophies de vie qui suggèrent la prudence lorsqu’il s’agit de parler de ses réussites ou de ses instants de grâce.

La loi de l’attraction, encore elle !

D’un côté, la loi de l’attraction nous invite à cultiver la gratitude pour attirer davantage d’abondance. Dire merci à haute voix, partager une réussite, c’est entretenir une dynamique positive. L’univers, disent certains, aime les cœurs ouverts et reconnaissants. Mais cette loi ne dit pas pour autant qu’il faille raconter à tout le monde ce que l’on a reçu. Le secret bien gardé, murmure-t-on parfois, est plus puissant que le cri public.

L’impact inconscient de la culture judéo-chrétienne

Il y a aussi la sagesse populaire, ancrée dans les proverbes : « Pour vivre heureux, vivons cachés ». Ce conseil, loin d’être une incitation à l’isolement, est une forme de protection. Parler trop vite de sa chance, c’est parfois la mettre en danger. L’envie d’autrui, les projections, les jugements ou simplement l’énergie que cela mobilise peuvent faire vaciller cet équilibre fragile. On touche ici à une superstition très ancienne : nommer la chance, c’est risquer de la perdre.

Du point de vue psychologique, il existe un biais de rééquilibrage : plus on monte haut dans le discours, plus on craint la chute. En parler crée une attente, voire une pression. Ce qui devait rester un bonheur simple devient un étendard fragile.

Se taire ou partager ses réussites ?

Mais faut-il pour autant se taire ? Tout dépend du contexte. Partager un moment de joie avec des proches bienveillants peut renforcer les liens et créer un cercle vertueux. Il ne s’agit pas de se vanter, mais de célébrer. Il y a une différence entre partager et exhiber. Entre le sourire complice et l’étalage tapageur.

En définitive, il n’est pas dangereux de parler de sa chance, à condition de le faire avec mesure, humilité et discernement. Mieux vaut la chérir comme une flamme fragile qu’on protège du vent, que comme un feu d’artifice qu’on allume à chaque coin de rue.

Une réflexion sur “Faut-il taire sa chance ? Entre superstition, modestie et loi de l’attraction

  1. Cette chance et cette attractivité seraient associées à une forme de bonheur; n’existerait-il pas des chances « moins chanceuses »?

    Ne pourrions-nous pas également dire merci à des évènements lesquels, nonobstant leur neutralité de sens, nous appelleraient vers un approfondissement de la connaissance de soi?

    Quant à ce que l’on veut bien raconter aux autres, nous avons toujours le choix de dire ou de taire bien des choses.

    Et la connaissance de soi participe à cette loi de l’attraction, mais qui tombe d’elle-même à partir du moment où cette connaissance grandit. De quoi avons-nous dès lors besoin, à partir du moment que nous savons que nous avons déjà tout en nous-mêmes ?

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