La perte du lien social dans la dépression

Si la dépression cause de grands dégâts sur le plan personnel, on oublie souvent de souligner la perte du lien social dans les cas de dépression. Pourquoi ? Il y a plusieurs explications pour cette rupture :

  • L’individu a épuisé la patience de son entourage.
  • L’individu s’est coupé progressivement de son entourage.

Les deux réponses ont chacune une longue liste d’éléments.

L’individu a épuisé la patience de son entourage.

Cette première explication dévoile la difficulté d’avoir des amis solides sur qui compter et même les amis les plus sincères face à une dépression peuvent avoir des failles dans la capacité à répondre positivement à un ami en souffrance. La dépression n’est pas un coup de mou passager, ce n’est pas quelque chose qui disparait en disant « Aller on va faire un effort ». Quand elle est déjà présente, elle a suffisamment déstructuré l’individu et même s’il fait un effort, cela lui demande beaucoup plus qu’on ne le pense.

En réalité, cette personne va peu à peu épuiser la patience de son entourage qui vont préférer se dire qu’il n’a pas fait suffisamment d’effort et au lieu de chercher à l’encourager à consulter. Ils entrent dans une forme de négociation et de chantage. Est-ce que cela marche ? Pas vraiment, demander à un diabétique de faire un effort en mangeant une pizza… Il pourra le faire pour vous faire plaisir, mais sa maladie ne va pas s’envoler.

Dans ce cas précis, l’entourage va peu à peu se désintéresser de la personne en souffrance, non pas par manque d’empathie, mais par manque de compétence.


L’individu s’est coupé progressivement de son entourage

L’individu malade ne veut pas être un fardeau, il sait très bien que quelque chose cloche chez lui et va peu à peu se mettre en retrait. D’abord en réduisant ses sorties, puis ses loisirs… Il va avoir tendance à intérioriser le social en n’allant plus à l’extérieur et en participant à des activités n’impliquant pas nécessairement un besoin d’aller dehors.

Le sujet en question va peu à peu se désintéresser des évènements sociaux comme les soirées, les fêtes ou diverses activités. Parfois, l’élément déclencheur peut-être une perte de revenus, une rupture ou simplement la distance pour se rendre à l’évènement. Dans cela s’insère peu à peu un sentiment de culpabilité « Je ne suis pas capable de vivre sur Paris, je n’arrive pas à sortir le soir et travailler le lendemain …». En fin de compte, la dépression n’est pas un simple élément distinct, mais un ensemble de signes, de symptômes et d’éléments qui une fois combinés forment un tout.

La désocialisation ne se fait pas simplement par un seul élément déclencheur, mais par un besoin de rester dans une zone de confort où l’on échappe aux regards des autres. De plus, dans cette phase dépressive, le moindre effort épuise, être de sortie et jouer un jeu « Je vais bien » nécessite de surcompenser et cela provoque souvent un sentiment désagréable. Certes, le jour même, la personne dira avoir passé un bon moment et que cela lui a fait du bien. On peut aller mieux en sortant, mais il faut que ces moments reviennent régulièrement et qu’ils ne soient pas trop disproportionnés à la capacité de subir le social.

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