Harcèlement scolaire / socio-professionnel: Comment sommes-nous influencés par les autres

Avez-vous déjà songé à aider quelqu’un victime de stigmatisation à l’école ou sur votre lieu de travail? Avez-vous agit? Non… Bien souvent personne ne fait rien. Ce n’est pas par manque d’empathie, mais par peur de l’exclusion, par peur d’être nous même rejeté.

La référence à la norme, la moyenne.

Au quotidien, nous observons le monde, les autres, les groupes sociaux qui nous entourent. On va choisir de suivre une tendance, car elle semble être juste. Bien souvent, lorsque nous ignorons la vérité ou si quelque chose est vraie, on aura tendance à choisir le groupe dominant. Il en est de même lorsque nous choisissons un produit, si nous n’avons aucune information précise et que nous avons un doute, notre premier réflexe est de se documenter et de faire un choix en fonction de la moyenne des informations recueillies. C’est d’ailleurs ainsi que de nombreuses personnes vont acheter un produit ou adopter une mode pour coller à la tendance. 


La violence à l’école, dans le milieu socio professionnel

Pourquoi quand nous sommes face à une violence envers quelqu’un, nous n’agissons pas ? Il y a plusieurs explications possibles. Si c’est une personne qu’on ne connait pas, nous pourrions expliquer cela par le phénomène de psychologie-sociale « L’effet témoin »
Nous avons tendance à ne pas agir si le groupe présent n’agit pas, nous sommes pris par un phénomène contre-intuitif que l’on appelle l’effet témoin ! Il agit bien souvent dans des situations d’urgence dans lesquelles le comportement d’aide d’un sujet est inhibé par la simple présence d’autres personnes sur les lieux. Dans ce phénomène, il y a une dilution de la responsabilité se réfère à la tendance à diviser la responsabilité personnelle par le nombre de témoins présents. Lorsqu’un individu se trouve seul face à une situation d’urgence, il est le seul à pouvoir apporter de l’aide et la responsabilité d’intervenir ou non appartient à lui seul. Tandis que dans le cas où le nombre de témoins est important, sa part de responsabilité se trouve réduite, car elle sera partagée par chacun d’entre eux. En gros, plus il y a de monde et moins nous allons agir ! Nous allons nous dire « Pourquoi moi et pourquoi pas un autre »

Il a été mis en place plusieurs études pour tenter de lutter contre cet effet. Nous avons constaté  que plus nous informons les gens de l’existence de l’effet témoin et plus ce mécanisme avait tendance à diminuer. (Robert Cialdini (trad. de l’anglais par Marie-Christine Guyon), Influence et Manipulation [« Influence: The Psychology of Persuasion »], Paris, First, 2004, 318 p. (ISBN 2-87691-874-9), p. 150-154.)Au niveau juridique, la non-assistance à personne en danger peut être un facteur de motivation pour éviter un comportement passif. Le seul souci, c’est que selon les pays, les états cette loi est plus ou moins différente ou présente.

Nous avons tenté d’expliquer la non-action avec l’effet témoin, mais il existe plusieurs autres processus socio-cognitifs pouvant expliquer la non action et même le pourquoi d’un comportement violent ou simplement l’existence du harcelement (au sens stricte du terme et non le harcèlement de rue). Nous pourrions expliquer cela par le conformisme. Le conformisme c’est quoi? 


Le conformisme : L’influence sociale mène au conformisme. Comment la peur de l’exclusion influence-t-elle notre attitude et notre manière d’agir. Bien souvent nous n’agissons pas, car agir reviendrait à se désolidariser du groupe. 
La psychologie sociale définit le « conformisme » comme la modification d’un comportement pour le conformer à celui d’un groupe majoritaire, sans qu’il n’y ait de pression explicite, ni de rapports hiérarchiques entre les membres du groupe et la cible d’influence.
Une expérience menée en 1955 par Solomon Asch : on utilisait un dispositif autocinétique, on demandait à des sujets de dire quelle était la plus longue ligne. Dans le groupe il y avait des complices qui donnaient à la fois des bonnes et des mauvaises réponses. On a constaté que les sujets avaient tendance à suivre le groupe afin d’être conforme. 

Lors de l’entretien final, les chercheurs ont demandé aux sujets d’expliquer leur réponse. il y a 2 raisons qui ont été données expliquant le pourquoi d’un abandon de leur avis personnel.

• La peur de la « désapprobation sociale » (que nous pourrions amicalement nommer « peur de passer pour un•e naze et d’être rejeté•e du groupe »). Nous sommes ici victimes de « l’influence normative » (nous suivons les autres parce que nous souhaitons nous conformer aux normes du groupe).

• Le doute à propos de sa propre réponse (ou « et si les autres s’y connaissaient mieux en longueurs de lignes ? »). Cette fois, nous sommes soumis•e à « l’influence informationnelle » (nous suivons les réponses des autres pour donner une réponse exacte).

Comment changer les choses?

Comment se fait-il alors que parfois il y ait un changement des normes, un changement de la tendance ? Comment parfois une minorité arrive-t-elle à imposer une nouvelle vision.


Pour ne pas suivre le groupe cela demande beaucoup d’effort et de courage. Il faut faire preuve de dissidence et devenir anti-conformisme. Certaines personnes comme les out-siders ont tendance à être plus prompts à faire cela, mais ils ne vont pas souvent intervenir en cas d’un conflit, mais ils ont parfois tendance à se regrouper ensemble.

Oui, un peu comme dans les séries US où nous avons un groupe de gothique, un groupe de sportifs, un groupe de geeks. Ici, pour que le meneur de la dissidence puisse instaurer un changement de comportement face au groupe majoritaire, il faut soit renverser le leader et devenir le nouveau leader, soit avoir suffisamment d’esprit, de courage pour imposer sa vision. Pour cela, il faut impérativement être consistant dans la durée. Consistant dans ses idées, son attitude, son comportement et ses actions. Sans cela, ce ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau. 


Comme l’explique Moscovici dans ses études il peut exister une influence réciproque entre la majorité et la minorité, mais pour cela il faut que la minorité active soit apte à imposer ses points de vue, qui remplaceront ceux de la majorité. Pour cela et pour y parvenir il est nécessaire que leur message soit clair, cohérent et unanime. La minorité doit donc se conduire de manière consistante. 

Source photographique Xavier Lee • cdd20

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